La vidéo de l’altercation entre le lieutenant-colonel français Romuald Létondot et un journaliste togolais a déjà fait le tour de l’Internet. Mardi 11 août en marge d’une manifestation de l’opposition, le journaliste Komi Agbedivlo alias Didier Ledoux prenait une photo du militaire français. Celui-ci a exigé que le journaliste supprime cette photo et l’a menacé.
Que faisait Romuald Létondot en marge de la manifestation?

Didier Ledoux a déclaré aux Inrockutibles que Romuald Létondot discutait avec les gendarmes togolais. Cela poussaient à croire que le militaire commandait les forces de l’ordre. C’est pour cela que Romuald Létondot exigeait la suppression de cette photo qui aurait prêter à confusion :
« J’ai été victime d’un jet de pierre d’opposant, parce que j’étais dans ma voiture de fonction. Je montrais les faits (la voiture abîmée) à un gendarme togolais quand je me suis rendu compte que j’étais pris en photo, et que cette photo pouvait être mal interprétée, ce qui a été le cas. Je me suis emporté, le but était d’empêcher une photo volée »
L’ambassade de France a précisé dans un communiqué que le militaire se trouvait fortuitement aux abords de la manifestation. Les manifestations de l’opposition sont très entourées pour les forces de l’ordre. Plusieurs journalistes reconnus se trouvaient sur les lieux. C’est un hasard plutôt coquin qui a fortuitement amené le militaire sur les lieux de la manifestation. Il s’explique d’avantage dans un entretien au journal l’Express ou il détaille l’incident.
Le pouvoir des titres et des sigles
Le militaire a menacé le journaliste de faire intervenir la garde présidentielle
« Tu le mets en taule, si… Tu sais qui je suis? Je suis le conseiller du chef d’Etat major de l’armée de terre. Est-ce que tu veux que j’appelle le RCGP pour foutre un peu d’ordre là-dedans?”
Pour les non-initiés, le RCGP c’est le sigle pour Régiment togolais des commandos de la garde présidentielle. Utiliser des sigles donne toujours plus d’importance.
Le lieutenant-colonel Romuald Létondot était au Togo pour une mission d’audit, de conseil, de pédagogie, et de formation d’officiers et de sous-officiers de l’armée togolaise. Que leur a-t-il appris ?
Sa mission se termine dans 15 jours. Il déplore que de tels évènements est terni la fin de son séjour et souligne : “c’est l’éternel problème de la France qui, quoi qu’elle fasse, est mal vue.” C’est surtout l’un des privilèges que les anciennes puissances coloniales quelles qu’elles soient ont hérités des indépendances.
Cela remet du feu sur les comportements des ressortissants français dans les anciennes colonies. Julie Owono, jeune camerounaise passionnée par les questions de droits et de développement de l’Internet en Afrique révèle sur twitter un unique article paru en 2008 sur le blog qu’aurait tenu la famille à son arrivée au Togo
La liberté de la presse au Togo
Le Ministère de la Défense s’est désolidarisé de l’action du militaire et a souligné que la liberté de la presse était essentielle. Malgré cela, c’est une pierre de plus dans le jardin de la France qui a voit son image se ternir considérablement en Afrique.
Didier Ledoux a refusé de supprimer la photo de son appareil et s ‘est défendu en invoquant sa fonction de journaliste.
Pourtant il a bien été contraint par le militaire de supprimer les photos en question avant de quitter la scène de l’incident d’après le journal Liberté qui emploie le journaliste Didier Ledoux. Cette partie n’est pas visible sur la vidéo. Le journal publie en ligne une autre photo montrant Romuald Létondot avec les forces de l’ordre togolaises.
Les photos en question auraient eu une grande valeur mais le fait que cet incident qui, arrive trop fréquemment aux journalistes ait été autant relayé revêt encore plus d’importance.
La rapidité des évènements, l’attitude des journalistes Didier Ledoux et Noël Kokou Tadegnon et des rédactions togolaises et françaises qui ont relayé l’incident ont permis de renforcer un temps soit peu la liberté de la presse encore fragile au Togo.
bien joué, ils l’ont bien piégé
Honteux!
Il devrait être sanctionné !
J’ai trop les boules…Ces gens se croient définitivement dans leur basse cour. Que des cochons tels, sans éducation aucune viennent faire les “cow-boys” chez nous me laisse sans voix. A l’heure où à Sarkoland on cherche le moyen d’ôter la citoyenneté à “certains” français!!! Quand est-ce que l’Afrique (et en particulier le Togo) grandira ?!? Et on nous parle du cinquantenaire des “Indépendances” !!!
Un petit baume sur mon coeur de togolais:
1- nos “araignées” (les flics ou militaires) ne m’ont pas semblé trop empressées dans leur intervention (on les a connu plus vigoureuses!)
2- l’attitude même des journalistes. Une mention spéciale au cameraman. Bravo et merci; vous avez très bien fait votre travail. Ca donne de l’espoir…
hey, nice blog…really like it and added to bookmarks. keep up with good work